Quatre “pourquoi” à Christina Goh sur le titre phare “Mieux”

C’est le premier titre mis en avant pour le nouvel album troublant de Christina Goh. Pourquoi ? “La perle noire de l’afro-blues”  raconte.

 

1. Pourquoi le titre “Mieux” ?

Christina Goh : C’est une chanson sur le changement. Il fait partie du deuxième chapitre de l’opus “Blues Troubadour” intitulé “Change”. J’ai conçu tout le titre sur cette idée… En mouvement constamment sur plusieurs plans :  intérieur avec un texte sans faux fuyant, qui reflète l’évolution d’un point de vue de chagrin, de douleur extériorisée à une vue plus globale moins auto-centrée. Changement également au niveau des fréquences utilisées en fonction des émotions développées par le texte. La voix suit ce périple sur 3 octaves dans les extrêmes pour finir sur un apaisement qui laisse entrevoir une suite…


2. Pourquoi  l’instrumentiste Xavier Belin ?

C.G. J’ai longtemps hésité sur le choix de l’instrument et du musicien… Ce qui m’a décidé, c’est la pugnacité et la hargne pianistique de Xavier. Son piano est audacieux mais curieusement toujours très stable avec une utilisation accrue des basses, le plus d’un risque maîtrisé. La fougue de Xavier porte une voix toute en intériorité mais qui va loin dans la recherche des fréquences aigues et graves, à l’image d’une exploratrice qui ne peut qu’avancer dans sa quête en espérant le “mieux”. Retourner en arrière n’est pas envisageable. Le piano de Xavier reflétait ce caractère implacable du texte.

 

3. Pourquoi “Mieux” comme premier extrait de l’abum “Blues Troubadour” ?

C.G. “Blues Troubadour” est une exploration crue mais poétique, musicale mais textuelle. Tout en contrastes, en ombres, indécisions et lumière, qui réunit deux mondes aux antipodes uniquement en apparence, celui de l’art originel Blues des peuples d’origine africaine des Amériques et de l’esprit poétique et créatif desdits anciens “trouveurs” occidentaux. “Mieux” à l’image de l’opus révèle cette clé commune d’une simplicité ambigue. Dans une optique très moderne, le choix d’un piano à queue de salon feutré pour un Blues roots axé sur les basses lors de l’enregistrement de l’opus est tout un symbole.

 

4. Pourquoi ce clip conceptuel pour illustrer “Mieux” ?

C.G. (Rires) “Simplicité ambigüe”, tout est là !
Il me fallait une vidéo spéciale : entre réalisme et effets, culture “selfiste” actuelle et esprit poétique à l’ancienne, avec un angle inédit très personnel…
Quand on se sent “mieux”, on peut enfin sortir et voir les choses autrement. Souvent la dépression nous cloisonne, nous isole, nous sépare. On se renferme. Quand on va mieux, on ouvre la porte et c’est le même monde qui s’offre à nous mais qu’on vit autrement. On aperçoit enfin ces détails qui nous échappaient auparavant et qui donne un sens à l’ensemble.
J’adore cette citation : “La nature a toujours été une carte pour notre itinéraire sur cette terre”… Cette vidéo réalisée par Yannick Martin en est un bel exemple !